Notre association, sensible, entre autres, au dérèglement climatique, à la réduction des déchets, à la gestion de l’eau milite pour une approche plus démocratique et plus participative de la vie de la cité, présente donc cette contribution :
Ce qui nous parait primordial, en premier lieu, c’est de se donner les moyens pour une prévention bien plus efficace et accessible à tous. Réduire les déchets, c’est agir en même temps pour :
– réduire les pollutions,
– préserver les ressources,
– contribuer à limiter les changements climatiques.
La hiérarchie des modes de traitement a placé la prévention des déchets comme priorité depuis la directive européenne 2008/98/CE. Cette hiérarchie est rarement appliquée !
L’objectif de réduction de 16% entre 2022 et 2030 manque clairement d’ambition.
Il est donc indispensable d’augmenter le budget de la prévention dans le service public des déchets ;
Pour cela il ne suffit pas de concentrer la communication sur le tri, mais il faut une communication prioritaire sur la prévention des déchets en s’appuyant sur la règle des 5 R : refuser-réduire-réemployer (réparer, revendre, donner, mutualiser)-recycler-redonner à la terre.
En effet le tri ne signifie pas toujours recyclage et ce recyclage est limité, partiel et énergivore.
Il serait nécessaire de mettre en place des actions concrètes de prévention : accompagnement à la lutte contre le gaspillage alimentaire (familles, restauration), et de financer des postes d’agents ou des actions d’associations par exemple, chargés de ces actions de prévention.
Investir déjà pour la prévention permettrait de ne pas avoir à dépenser beaucoup plus ensuite pour éliminer ce qui aurait pu être évité.
Les collectivités doivent soutenir les filières et les actions liées à la prévention des déchets : compostage de proximité ou individuel, vrac, réemploi, réparation.
Installer une recyclerie sur les sites des déchetteries se fait déjà ailleurs et fonctionne très bien !
La tarification incitative a fait ses preuves dans plusieurs communautés de communes. Pourquoi n’y a-t-il rien à ce sujet dans le PLPDMA ??
L’incinération ne doit être utilisée qu’en dernier recours, pour les déchets ultimes après prévention, réemploi et recyclage .
L’incinération émet des polluants persistants dans l’air, émet des milliers de tonnes de CO2 et produit des déchets ultimes toxiques.
Enfin il nous semble totalement illogique de concevoir des projets d’incinérateurs alors que la prévention n’est pas encore prioritaire.
Merci pour votre contribution. Vous trouverez ci-dessous les réponses de Touraine Propre et Tours Métropole Val de Loire, maîtres d’ouvrage de cette concertation.
Le programme de prévention départemental propose un objectif de réduction des déchets ménagers et assimilés (DMA) de 16% entre 2022 et 2030, c’est-à-dire une réduction de 531 kg/hab/an à 446 kg/hab/an d’ici 2030. D’un point de vue réglementaire, cet objectif départemental répond et dépasse les objectifs régionaux fixés par le SRADDET. Cela se traduit par une augmentation sans précédent de l’investissement en faveur de la prévention. Le budget prévisionnel du programme départemental de prévention des déchets (PLPDMA) 2024-2030 s’élève à 4,5 millions d’euros afin d’atteindre à terme les 5€/an/habitant.
Les perspectives de réduction concernant la poubelle noire avancées par l’ADEME que vous mentionnez sont évidemment motivantes. Ce gisement fait d’ailleurs l’objet d’une attention particulière, déjà par la mise en place récente de l’extension des consignes de tri (entraînant un report de certains déchets de la poubelle noire vers la poubelle jaune), et le tri à la source des biodéchets qui nécessite encore d’être porté et déployé dans l’ensemble du département. Le programme de prévention départemental propose de s’attaquer aux 3 flux qui constituent les déchets ménagers et assimilés (DMA) : les ordures ménagères, la collecte sélective ainsi que les déchets collectés en déchèteries.
D’un point de vue très local, entre 2010 et 2022 (12 ans) en Indre-et-Loire, nous n’avons réduit nos déchets ménagers que de 4%, cela donne une idée de l’effort collectif à déployer pour réduire de 4 fois plus en 2 fois moins de temps (6 ans, 2024-2030). Evidemment, cet objectif de -16% est un objectif “seuil”, un minimum à atteindre, et si l’ensemble des acteurs s’implique dans cette démarche, nous pourrons certainement obtenir de meilleurs résultats.
Sur l’aspect production de pollutions d’une usine d’incinération, il est vrai que toute combustion produit du Co2 et d’autres gaz out comme les autres modes de traitement de déchet (compostage, méthanisation, enfouissement, recyclage…) Toutefois, les nouvelles usines ont des systèmes de dépollution très performants qui sont régulièrement contrôlés.
Nous vous remercions pour votre contribution. Veuillez trouver ci-dessous un complément de réponse de Tours Métropole Val de Loire.
Sur l’aspect production de pollutions d’une usine d’incinération, il est vrai que toute combustion produit du Co2 et d’autres gaz tout comme les autres modes de traitement de déchet (compostage, méthanisation, enfouissement, recyclage….) Toutefois, les nouvelles usines ont des systèmes de dépollution très performants qui sont régulièrement contrôlés.
Au vu des baisses de tonnages d’ordures ménagères ces 3 dernières années, Tours Métropole est en train de revoir le dimensionnement à la baisse d’une éventuelle future UVE.
Si une implantation d’UVE avait lieu sur le territoire de la Métropole, l’étude prendra en compte l’ensemble des dernières techniques sur l’ensemble du process de traitement (allant des rejets solides, gazeux, liquides et REFIOM)
Le déploiement du PLPDMA d’ici fin 2024 a pour objectifs d’augmenter le volet prévention, de soutenir le vrac, de déployer le réemploi sur la Métropole, d’augmenter le nombre de marchés collectés en Biodéchets, d’accroitre les composteurs partagés sur l’ensemble du territoire, le développement d’une filière de réemploi et de recyclerie.