La réduction des déchets liés à l’alimentation est étroitement lié à nos modes d’alimentations. A date, faute de temps mais aussi de moyens, peu de personnes de mon entourage consomment localement et font du zéro déchet (ces deux aspects ajoutent une charge mentale sans vraiment de conséquences positives observables directement). Nous faisons nos courses quand nous en avons le temps, en grande surface, en se préoccupant du prix plutôt que du nombre d’emballage ou de la provenance des produits (qui peut nous en vouloir en période d’inflation)
La Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) est une mesure permettant aux citoyen.ne.s de se réapproprier leur alimentation en définissant ensemble, par des assemblées, quels produits alimentaires peuvent être conventionnés. Chaque citoyen.ne a alors 150€/mois à dépenser dans lesdits produits conventionnés (issus de cotisations pondérées selon les revenus de chacun.e). L’expérimentation de Montpellier sur la SSA a montré que les assemblées citoyennes conventionnaient majoritairement des produits biologiques, locaux (afin de rémunérer au mieux nos agriculteurs/agricultrices) et moins emballés, réduisant ainsi durablement la quantité de déchets.
La réduction des déchets n’est alors pas vécue comme une contrainte à laquelle se plier ou une injonction morale mais une simple conséquence positive d’un mode d’alimentation durable et surtout choisi.
La problématique de manque de moyens financiers est levée par l’universalité du dispositif.
Pour davantage d’information sur la SSA, invitation à consulter le site du collectif : https://securite-sociale-alimentation.org/
Merci pour votre contribution, vous trouverez ci-dessous la réponse de Touraine Propre, maître d’ouvrage de cette concertation.
Vous avez raison, la réduction de nos déchets est étroitement liée à nos modes de consommation, c’est particulièrement flagrant en ce qui concerne notre alimentation, puisque l’ADEME estimait encore en 2022, le gaspillage alimentaire à 30 kg/hab/an. En France, l’objectif fixé par la loi AGEC en 2020 est de réduire de 50 % le gaspillage sur l’ensemble de la chaîne alimentaire avant 2030 (2025 pour la restauration collective et les distributeurs). Le programme de prévention départemental (PLPDMA) 2024-2030 proposé à la concertation prévoit ainsi dans sa Fiche 4 (page 58) la création d’un Réseau pour Eviter le Gaspillage ALimentaire (REGAL) départemental visant à mettre en lien ces acteurs locaux de l’alimentaire, de la production à la consommation. Une fois constitué, et avec un portage politique fort de cette thématique, ce réseau pourrait travailler sur les modalités et les contraintes locales liées au déploiement d’une Sécurité Sociale Alimentaire. Des échanges sont déjà en cours entre Touraine Propre et le réseau “Vrac et réemploi” au sujet de solutions réutilisables.
En outre, nous savons que les problématiques liées aux emballages de produits alimentaires demeurent particulièrement prégnantes. Si des initiatives locales peuvent être entreprises pour les réduire, le sujet doit également être traité par le biais d’une législation nationale ambitieuse. La loi anti gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), promulguée en 2020, va dans ce sens en interdisant progressivement les emballages plastiques à usage unique ou bien en encourageant la réutilisation de ceux n’ayant pas pu être supprimés. Il est cependant aujourd’hui nécessaire d’aller plus loin. Dans le cadre du PLPDMA, c’est en ce sens que Touraine Propre et ses collectivités adhérentes entendent jouer un rôle d’influence auprès des parlementaires du territoire afin d’encourager l’élaboration de politiques publiques toujours plus ambitieuses en matière de réduction des déchets à la source.