Retour sur la réunion publique de Chinon
La réunion publique de Chinon a eu lieu le jeudi 11 juillet de 18h30 à 20h30 à L’espace François Rabelais.
Nous remercions toutes les personnes présentes lors de cette réunion publique organisée par Touraine Propre, le communauté de communes Chinon, Vienne et Loire et le SMICTOM du Chinonais, dans le cadre de cette concertation.
Cette rencontre a permis de discuter des enjeux liés aux déchets en Indre-et-Loire et de présenter les solutions proposées. Les sessions de questions ont offert aux citoyens l’occasion d’exprimer leurs avis, de contribuer et d’échanger directement avec les maîtres d’ouvrage de cette concertation.
Le support de la réunion
Synthèse des échanges
Vous retrouverez ci-dessous une synthèse des échanges entre le public présent et les intervenants lors de cette réunion publique.
Question dans la salle :
Nous avons ouvert une ressourcerie à Cravant, une toute petite ressourcerie. On a un projet que j’ai déposé déjà au SMICTOM et dont j’ai parlé à M. le maire. C’est un projet de revalorisation et d’insertion, comme ça se fait beaucoup dans le Maine-et-Loire, et très peu dans l’Indre-et-Loire. La problématique en fait, c’est les locaux. J’ai interrogé M. le maire qui me dit que c’est bloqué. C’est bien Cap 2030, ça peut réduire les déchets et les finances, mais on a beau l’expliquer, on se retrouve fermé à des locaux. Et en faisant ces recherches au niveau de la ressourcerie, pour des acteurs qui revalorisent les matériaux, on se rend compte qu’il n’y a pas de réseau dans l’Indre-et-Loire. Chacun agit de son côté. Donc, là, vous avez mis une carte avec plein de secteurs. Mais est-ce que ces secteurs-là communiquent ?
Réponse de Monsieur Chaussard, Responsable de la concertation chez Touraine Propre :
Oui, alors en effet il n’y a pas grand-chose qui existe en Indre-et-Loire. C’est un des grands enjeux de ce programme, c’est d’arriver à structurer et de mettre en commun. Alors il y a des initiatives qui sont un petit peu éparpillées sur tout le territoire. Notamment il y a le Réseau des acteurs du Réemploi qui est régional et qui les implantations des différents projets. Il y en a une qui est ouverte depuis peu à Nazelle Négron juste à côté d’Amboise. Mais oui, en effet, on l’a identifié ce manque, et c’est un des enjeux de ce programme départemental, c’est d’arriver à créer un réseau départemental autour de la promotion du réemploi qui permette à la fois de partager les bonnes pratiques mais aussi potentiellement d’accompagner des projets de ressourceries. Alors évidemment la question du foncier revient très fréquemment. C’est un des points noirs pour les ressourceries. Là-dessus, ça fera partie des axes sur lesquels on va essayer de travailler tous ensemble en embarquant à la fois les communes et les associations comme la vôtre. Vous êtes sous une forme associative ?
Réponse du participant :
C’est une association qui est basée sur toute la partie culture (on fait beaucoup d’ateliers perma, on a mis en place cette partie parce qu’on a une grange) C’est excentré, c’est à Cravant, c’est magnifique mais l’idéal pour faire de la réinsertion pour aller loin dans le projet, c’est vraiment un lieu central.
Monsieur Chaussard, Responsable de la concertation chez Touraine Propre :
Vous avez essayé de vous rapprocher un peu d’autres ressourceries qui existent déjà sur le territoire ?
Réponse du participant :
Oui, je fais le tour de ressourceries, après il faut l’adapter au territoire, mais le projet il est écrit, il a été donné au SMICTOM.
Question dans la salle :
Je suis président du conseil syndical d’une résidence de 42 logements. On a parlé de compostage tout à l’heure et de développer des composteurs collectifs. Et c’est l’objet de ma question. Puisque nous nous trouvons à Saint Jacques ici, à saint Jacques qui a un compostage collectif qui se trouve auprès de la Cunette. Le deuxième compostage collectif, il n’existe pas. Or, il se trouve qu’il y a beaucoup d’habitations concentrées sur le secteur. J’ajoute qu’il y a aussi le camping, l’aire de service des camping-cars qui est en construction. Et je me pose la question de savoir s’il n’y aurait pas des solutions. J’ajoute qua dans certaines résidences, et je veux parler de la nôtre par exemple, on a de la place pour mettre un composteur, mais on n’a pas de maître composteur à disposition. Et on n’en aura pas. Il n’y a que 6 propriétaires occupants, le reste c’est des locataires. Et donc on ne pourra pas assurer une continuité convenable par des maîtres composteurs. Donc notre solution, elle ne peut être que communautaire, elle ne peut absolument pas être tenue par des particuliers.
Réponse de Monsieur Massart, Président du SMICTOM du Chinonais :
Effectivement c’est très important le compostage collectif puisque ça s’adresse à tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un jardin pour mettre un composteur individuel et il y en a malgré tout bien qu’on soit surtout sur un territoire de campagne. C’est pour ça qu’au SMICTOM on s’en occupe depuis déjà assez longtemps, ça commence à prendre sa vitesse de croisière. On a délégué le CPIE pour s’occuper de ça sur le plan de la mise en place et du suivi. En fait, on se partage le travail : le SMICTOM reçoit les demandes et les transmet au CPIE , on en discute ensemble et quand les demandes sont recevables le CPIE prend la suite. Il prend contact avec les personnes qui ont fait la demande, ça peut être des particuliers, des communes, des propriétaires, des syndics. A partir de là on s’organise pour les mettre en place. Il faut savoir que c’est quand même un petit peu plus compliqué que ce qu’on peut imaginer parce que déjà il faut en avoir des composteurs collectifs. C’est beaucoup plus imposant que les composteurs individuels et puis il en faut 3. On sort d’une crise où partout en France il y a eu une demande énorme de composteurs collectifs. Quand on en commandait on nous répondait ‘on vous livrera dans 6 mois’. Malheureusement ça a souvent été le cas même si on a réussi à en trouver ailleurs. Je pense que ça va rentrer dans l’ordre maintenant parce que les fabricants ont compris qu’il y avait une demande qu’il fallait qu’ils puissent satisfaire.
Une fois que les composteurs sont installés, voire même avant l’installation, c’est le CPIE qui est chargé de former ce qu’on appelle les maîtres composteurs c’est un grand titre, en réalité c’est des gens qui sont capables de s’en servir et d’expliquer à ceux qui viennent déposer leurs ordures (enfin la partie des ordures qui faut déposer) ce qu’il faut déposer, comment il faut faire, comment il faut rajouter d’autres produits pour que le compost puisse murir etc… Donc tout ça se fait avec le CPIE (Centre Permanent d’Initiative Environnementale), mais pour ceux qui veulent installer des composteurs collectifs ce n’est pas la peine de les contacter directement. Vous nous contactez-nous et on se charge de vous mettre en rapport avec eux.
On le fait de plus en plus puisqu’il y en a une cinquantaine actuellement en cours, on pense en mettre 10 à 20 par an, ça paraît pas beaucoup mais sur notre territoire c’est important. En plus pour éviter de se tromper, on a demandé à un cabinet d’études (dans le cadre d’une très grande étude qui était beaucoup plus importante que ça), de nous indiquer les zones qui en apparence avaient besoin de ces composteurs collectifs. Donc quand on a une demande on commence par vérifier que la demande se situe bien dans une zone qui a déjà été prévue et à partir de ce moment-là on enclenche tout. Mais pour répondre plus précisément à la question des maîtres composteurs, évidemment, et c’est ça la principale difficulté, il faut des gens qui acceptent de passer un petit peu de leur temps pour venir contrôler que tout se passe bien au niveau du compostage collectif alors ce n’est pas très compliqué et ça ne prend pas non plus beaucoup de temps, mais il faut le faire régulièrement pour que ça.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Actuellement il y en a 14 dans la ville de Chinon, on en a développé depuis 2014. C’est vrai que souvent la première difficulté c’est de trouver le foncier disponible, et la deuxième c’est évidemment l’animation qui va autour puisque le composteur a besoin d’être suivi de façon régulière. C’est vrai que le travail qui est fait (je parle sous le contrôle de Vincent Lécureuil, le directeur de CPIE) s’appuie sur un réseau très important de communication auprès des gens qui habitent dans l’environnement du composteur pour qu’ils puissent d’une part être informés, venir chercher leur petit saut de biodéchets pour permettre de faire les amendements. Globalement, ça marche plutôt pas mal, il faut simplement que les gens prennent les bonnes habitudes et que des gens puissent faire le suivi longitudinal du fonctionnement de façon à ce qu’on ait un équipement qui fonctionne bien.
Complément du participant :
6 personnes dans une résidence dont une partie n’est pas en état de s’occuper de ça, ça veut dire que il reste que les valides pour éventuellement s’en occuper pour 42 logements… Mais j’ai posé une question complémentaire c’est que Jean-Luc tu viens d’évoquer le foncier, moi j’ai évoqué l’aire de service de camping-car, le camping j’ai évoqué le fait qu’il y a des résidences qui n’ont pas forcément de lieu pour poser le compostage et j’ai évoqué le fait que le premier composteur collectif se trouve de l’autre côté , c’est à plus de 800 m d’ici. Donc le sujet c’est le problème plus général de tout un quartier qui n’est pas complètement servi ou desservi par les composteurs.
Réponse de Monsieur Massart, Président du SMICTOMC du Chinonais :
Je voudrais simplement préciser que si vous avez fait une demande officielle en 2023 elle a été obligatoirement traitée donc transmise au CPIE, on n’a pas l’habitude de ne pas répondre aux questions qui nous ont posées.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Pour ce qui est de l’animation et donc de la mise en œuvre, s’il est accessible à plus d’utilisateurs il n’y a rien qui empêche le composteur de fonctionner avec d’autres personnes que ceux de la résidence. Je pense que l’idée est de mutualiser ces outils pour qu’ils soient accessibles au plus grand nombre donc moi je vous suis prêt à ce qu’on regarde en fonction de la localisation possible la façon dont on peut le faire fonctionner. Il y a certainement un travail collectif à faire sur ce mode de fonctionnement, donc on le prend en note pour pouvoir aller dans cette direction.
Complément de Monsieur Dechaine, directeur général des services du SMICTOM du Chinonais :
Et je souhaiterais ajouter qu’une étude a été menée au SMICTOM, et concernant le déploiement du tri à la source des biodéchets corrélés à l’optimisation de la collecte des déchets. Cette étude a permis d’établir une carte assez précise de l’implantation des composteurs collectifs. Donc effectivement certaines zones peut-être moins densément peuplées ne seront pas prioritaires dans un premier temps puisque la fourniture des composteurs est en tension, donc effectivement on va y aller par étapes on ne pourra pas en l’espace de quelques mois doter en composteurs collectifs l’ensemble du territoire du SMICTOM. On va raisonner par priorité et donc peut-être que la zone que vous évoquez sera traitée dans un second temps, ou peut-être qu’elle fait partie de la zone qui est présente dans la cartographie on pourra le vérifier si vous le souhaitez.
Question dans la salle :
Je suis membre du Collectif Chinonais Environnement et de zéro déchet Touraine. Les collectivités qui réduisent correctement et disons ambitieusement les déchets, ont mis en place un dispositif efficace, juste, équitable, incitatif. Et le résultat est que 40% du poids de la poubelle grise disparaît. Et là-dedans, bien sûr, il y a la part des biodéchets. Donc pensez-vous, Monsieur le maire, Monsieur le Président de la communauté de communes, mettre en place rapidement ce système afin d’obtenir une réduction importante des déchets. Et encore plus ambitieuse que les 16% qui, à mon sens, déjà à lors actuel, nous sommes arrivés à 8% de réduction des biodéchets en deux ans. La tarification incitative, ce sont donc les habitants qui paient en fonction du nombre d’enlèvements de la poubelle.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Sur la réduction des déchets je tiens quand même à rappeler qu’il y a déjà un travail en marche, Anthony vient de dire qu’on avait déjà baissé le volume des biodéchets et on peut encore aller plus loin mais l’objectif pour nous ce n’est pas de se contenter des 16% affichés. D’ailleurs Gautier l’a dit très clairement c’est un objectif minimum , c’est un plancher qu’on s’est fixé. Après, est-ce que la redevance incitative est un outil complémentaire qui permet d’aller encore plus loin dans la réduction, c’est un débat au sein de l’instance du SMICTOM puisque vous le savez le mode de fonctionnement est mutualisé.
Toutes les options doivent être regardées évidemment, celle de la redevance incitative en fait partie. On regarde où ça a été mis en place, certains l’ont fait évoluer d’ailleurs parce qu’il n’y a pas eu que des réussites. Ça fait partie évidemment de toutes les options qui sont sur la table pour aller encore plus loin dans la prévention et la réduction, il n’y a pas de tabou sur le sujet de la redevance incitative. C’est juste une corrélation à voir avec l’ensemble des acteurs pour regarder comment elle peut se mettre en œuvre et comment elle est vertueuse dans l’objectif d’atteinte de réduction du volume.
Complément du participant :
Je voulais préciser que 70% du poids de la poubelle noire est composé de déchets recyclables et compostables, donc avec une redevance incitative vous voyons très rapidement ces déchets recyclables et compostables sortir de la poubelle noire. Et quand on sait que pour maîtriser le coût des déchets, il faut réduire les tonnages (c’est ce qui a indiqué une étude commandée par le SMICTOM il y a de trois ans), nous allons maîtriser le budget si nous réduisons les tonnages notamment de déchets résiduels car le traitement des déchets c’est le poste qui coûte le plus cher. Traitement des déchets donc enfouissement et incinération.
Question dans la salle :
L’objectif de Touraine propre est à 2030. Une installation de traitement tel qu’un incinérateur, c’est 2030-2040-2050-2060… comment peut-on aujourd’hui calibrer un incinérateur avec des données qui ne correspondent qu’à son démarrage ? Ma deuxième question, c’est sur le sud tourangeaux, nous avons 4 collectivités qui vont mener des plans de prévention semblent-ils séparés. Qui est en charge de coordonner les objectifs de prévention de ces collectivités et comment est-ce qu’on va déterminer avec ça les tonnages résiduels qui vont être à traiter ?
Réponse de Monsieur Chaussard, Responsable concertation et prévention chez Touraine Propre :
Sur le suivi de ce programme départemental ce qu’on envisage pour le moment c’est d’avoir une instance de suivi qui associera l’ensemble des acteurs du territoire. Un peu sur le même modèle que pour l’élaboration du programme avec différents collèges, des collectivités, des associations et des institutions. L’idée c’est de pouvoir présenter un bilan annuel de l’avancement de ce programme et évidemment, ce programme départemental, il doit être déployé à des échelles locales. En termes d’articulation sur les différents territoires de l’Indre-et-Loire, l’important c’est surtout que ça soit déjà déployé par chacun de ces territoires et après Touraine Propre se charge d’évaluer justement l’avancement chaque année. Et si on s’écarte des objectifs initiaux, d’en rediscuter avec les communautés de communes qui seront les plus en retard.
Reprise de la question dans le public :
Il y avait une deuxième dimension dans la question de ma voisine : Quid au-delà de 2030 ? Parce que la période de vie d’une unité de valorisation énergétique potentiellement installée à partir de 2030, c’est sans doute au moins équivalent à celle qui est en train de rendre l’âme, disons une trentaine d’années. Donc ça interroge sur une anticipation à plus long terme : si on se fonde sur des tonnages à 2030 pour dimensionner des équipements qui vont durer une trentaine ou une quarantaine d’années au-delà, on est pas du tout dans les clous.
C’est effectivement pourquoi elle disait que c’était la transition mais je trouve que c’est une question à laquelle vous répondrez tout à l’heure mais faut pas l’oublier (réponse dans la présentation du dimensionnement UVE qui a suivi).
Question dans la salle :
J’ai consulté l’épais dossier qui était à disposition dans la concertation et page 86 on parle d’une variante à 1 incinérateur avec les plus et les moins. Dans les moins on dit « peu adaptable à une réduction plus importante de nos déchets, investissement conséquent à court terme, impacts environnementaux liés à la construction et à l’exploitation de l’UVE », donc un incinérateur c’est déjà trop. Vous en programmez deux, ça fera deux fois trop. Sur cette même page vous dites que les 140 000 tonnes de déchets à traiter en 2030 sont pris en charge par l’UVE du département et écrit en gras : aucun déchet n’est exporté. Sauf que quand on regarde sur le site de la préfecture on tombe sur un document qui s’appelle Déclaration d’intention, commun au Sivert qui s’occupe de l’incinérateur de Lasse et à l’agglomération de Tours, et là il est dit que : les collectivités ont décidé la création d’un groupement d’autorités concédantes reposant sur le traitement des OMR et du tout-venant incinérable. L’UVE Salamandre du Sivert, par extension du site existant de 60 000 tonnes d’OMR provenant d’Angers, 4 000 tonnes d’OMR provenant du pays Sabolien et 25 000 tonnes d’OMR et TBI en provenance de Tours Métropole Val-de-Loire. Sur un document on dit qu’il n’y a aucune exportation et sur l’autre on dit on va emmener 25 000 tonnes à Lasse. Il faut savoir que le Sivert envisage la construction d’une seconde ligne de four de 85 000 tonnes afin de répondre aux sollicitations des collectivités limitrophes dans un rayon de 50 km portant la capacité de l’UVE à 205 000 tonnes: je me demande où on va trouver tous ces déchets-là.
Réponse de Monsieur Cohen, Président de Touraine Propre :
Ce que vous vous évoquez sur le Sivert à Lasse, c’est ce que j’ai dit tout à l’heure : l’exportation qui est envisagée sur le Maine-et-Loire et effectivement une partie des déchets du département qui est envisagée d’aller à Lasse dans l’unité de valorisation énergétique. Le document qui dit ‘aucun déchet n’est exporté’, c’est un des scénarios proposés dans la concertation. Il peut y avoir plusieurs scénarios.
Notre scénario privilégié c’est un scénario avec 100 000 tonnes sur le département et de l’ordre de 38 à 40 000 tonnes exportées, et sur ces 38 à 40 000 tonnes exportées et on aurait une partie à Lasse, une partie à Blois. Donc c’est normal que vous trouviez aussi des éléments sur cette exportation qu’on prépare. Et alors sur l’unité de 85 000 tonnes qui est envisagée là-bas, la très grosse majorité concernent le Maine-et-Loire. C’est les déchets d’Angers, en fait Angers n’a plus aujourd’hui d’unité de traitement de ces déchets. Ils avaient envisagé de faire du tri mécano-biologique qui n’a pas fonctionné, et donc aujourd’hui ils se retrouvent sans solution. Donc ce qu’ils construisent ils le construisent très majoritairement pour les déchets de l’agglomération d’Angers.
Complément du participant :
Vous ne répondez pas la question sur le coût de l’investissement si les déchets viennent à baisser. Et ils devraient baisser.
Réponse de Monsieur Cohen, Président de Touraine Propre :
Je vous ai répondu avec l’exportation. Normalement on peut baisser l’exportation et petit à petit finalement à l’échelle régionale on pourra arrêter les unités de valorisation énergétique les unes après les autres Je n’ai pas répondu à votre question sur 30, 40 ans aussi : la plupart du temps ça fonctionne en délégation de service public et c’est pour 20 ans, donc on part pour 20 ans. L’horizon, c’est plutôt 2050. C’est lointain déjà mais c’est pas 40 ans. Après ils peuvent être relancés mais pour ça il faut qu’ils soient remis au goût du jour, remodernisés donc ça demande de nouveaux investissements, là on part pour une durée plutôt de 20 ans.
Question dans la salle :
On a demandé à ce qu’il y ait cette même réunion au sein de l’hôpital, cela nous a été refusé par le président du Conseil de Surveillance ici présent, le maire de Chinon, et je le déplore. Il n’y a même pas eu de mail envoyé aux employés du CHC pour informer de cette réunion car figurez-vous que régulièrement à l’hôpital un incinérateur produit des odores nauséabondes et des fumées avec des cendres qui tombent régulièrement sur les voitures. On se questionne quand on voit vos courbes comme quoi tout va bien. C’est étrange. Et est-ce qu’il y a eu des études d’impact sur la santé des agents du CHC qui sont à proximité de l’incinérateur parce que l’incinérateur en soi je n’ai pas vraiment de question mais c’est surtout sa proximité avec les agents qui travaillent qui me questionnent et donc nous on voudrait que cette enquête soit menée aussi auprès des personnes qui travaillent juste à côté du coup de l’incinérateur.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Je vais juste répondre sur un premier point, sur le refus de réunion. Il n’y a pas eu de refus de réunion, le refus c’est sur une réunion dédiée. Il y avait une réunion ici, le Syndicat Touraine Propre vous a même proposé de recevoir les gens dans leurs bureaux pour expliquer quels étaient les enjeux. Cela n’a pas été choisi, et donc l’idée de recréer une deuxième réunion à proximité sur l’information elle a été diffusée extrêmement largement à l’ensemble des acteurs du territoire dans leur globalité. Donc à un moment donné il y a des séquences qui avaient été prévues dans la programmation et dans le cadre du débat public et lorsque on est sur le centre hospitalier qui est à 3 km d’ici, je n’ai pas le sentiment que les gens soient très éloignés et pas en capacité de pouvoir venir à cette réunion publique. Donc c’est le choix qui avait été fait dans le cadre parce qu’à ce moment-là il y avait plein d’autres acteurs où on aurait pu aller faire des réunions individuelles dans chacun de ces services. Mais Alexandre, on peut en parler des années. Il est là depuis 40 ans l’incinérateur -1984 – et donc je vais laisser répondre sur les études qui sont faites mais il y a des enregistrements qui sont faits, y compris dans le périmètre du centre hospitalier. Anthony l’a dit tout à l’heure mais peut-être peut-il le repréciser.
Complément de Monsieur Dechaine, Directeur général des services du SMICTOM du Chinonais :
Les analyses qui sont faites sur l’hôpital sur l’emprise foncière de l’hôpital qui sont analysées annuellement ils sont positionnés deux mois de retombée atmosphérique et on prélève le contenu de la sonde qu’on analyse en laboratoire. Chaque fois on a des contrôles conformes je ne vois pas ce que je peux rajouter du coup de plus.
Commentaire du participant :
Je pense que le principe de précaution aurait dû avoir lieu il y a 40 ans. L’incinérateur est beaucoup trop proche d’un hôpital, des agents qui y travaillent et des patients qu’on a aussi en charge donc voilà je ne comprends pas cette proximité en dehors du fait d’avoir l’énergie moins chère.
Réponse de Monsieur Dechaine, Directeur général des services au SMICTOM du Chinonais :
Cela effectivement c’est un autre sujet peut-être la proximité, mais en tout cas en termes de contrôles réglementaires ils sont tous faits dans les normes et ils sont tous bons.
Complément de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Si il a été construit là, c’est que réglementairement il n’y a rien qui l’empêche, voilà c’est tout. Il faut que les choses soient dites comme elles sont il y a des gens qui font la loi qui donnent les règles d’implantation et de mise en œuvre. Aujourd’hui la réglementation n’impose pas d’autres mesures, il est implanté là et il a prévalu aux règles qui prédisposaient pour son implantation pour le respect et la santé publique.
Question dans la salle :
Sur la partie exploitation de l’UVE, ce qui est étonnant c’est la distance entre l’UVE, la partie zone du Blanc-Carois et la partie sur le nord de Chinon qui demanderait des nouvelles installations pour l’alimentation surtout que c’est de la vapeur et il y a eu des réglementations à respecter.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
La réglementation elle a aussi beaucoup évolué en fin de compte. Dans notre cas, on est dans une proximité très importante (les réseaux de chaleur ont parfois des linéaires qui sont beaucoup plus importants). Et donc là on aurait sur une proximité de 3 km la capacité de raccorder pas mal d’infrastructures assez énergivores. J’ai évoqué l’EPHAD, on a aussi le foyer de jeunes travailleurs, le lycée Cugnaud, l’école Jacques Prévert, on a tout le parc d’activité avec des volumes de bâtiments extrêmement importants qui pourraient être desservis dans ce contexte. Et je ne parle pas de tout le parc de Val-Touraine Habitat le bailleur social qui jouxte dans le quartier des Hucherolles et qui pourrait lui aussi faire l’objet d’une desserte dans le cadre de la transition énergétique pour ces bâtiments. Donc aujourd’hui le projet n’est pas muri sur sa taille et sa localisation précise. Les études sur le réseau de chaleur ne sont pas encore diligentées, mais en tout cas ce qu’on sait c’est que la réglementation a évoluée et que le périmètre ainsi que le type d’installations publiques qui sont présentes sur le site permettent de pouvoir envisager leur raccordement pour être desservi à la fois sur l’installation de chauffage mais aussi pour l’eau chaude sanitaire par exemple. Ce qui permet d’avoir des consommations tout au fil de l’année, à la fois en réseau de chaleur et, lorsque on a moins besoin de la vapeur pour le réseau de chaleur, de transformer cette vapeur en énergie sur une autre partie de l’année. Donc l’idée c’est vraiment d’avoir une valorisation optimale sur un outil de cette nature.
Alors au moment où on se parle il n’y a pas eu d’enquête de faite auprès des entreprises du parc pour savoir qui serait intéressé, combien de logements pourraient être concernés, quels seraient les travaux nécessaires à faire pour le réseau de chaleur aujourd’hui … C’est un potentiel qui a été identifié mais pour l’instant rien de plus. On est dans la phase embryonnaire du projet. Si le projet avance il y aura ensuite une étude plus poussée avec une enquête auprès des potentiels utilisateurs qui permettrait de définir le modèle, la taille et le type d’usage.
Commentaire du participant :
Ce qui est étonnant c’est que c’est une UVE, donc de la basse pression. Or, la basse pression pour alimenter sur 3 km linéaire, ça demande un gros rendement et une unité supplémentaire en fait pour remonter en haute pression.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Le modèle de valorisation il est à 2 volets: soit il est sur un réseau de proximité comme il est actuellement limité au centre hospitalier, soit il a vocation – et vous avez vu le volume 4 200 megawatts aujourd’hui demain 22 000 potentiels- donc on est sur une capacité de valorisation qui est bien plus importante. Donc si c’était le cas, évidemment ça induit pour le réseau qui est plus éloigné un outil différent pour permettre d’aller plus loin mais il n’y a pas d’incapacité technique sur cet outil.
Commentaire du participant :
Une unité supplémentaire pour valoriser en fait à une telle distance il faudrait le prévoir dès aujourd’hui. Parce qu’en fait on peut parler de 4 000 mégawatts ou 22 000 mégawatts, soit c’est valorisé dans le réseau de chauffage ou soit ça va dans le ciel ! C’est comme le réacteur nucléaire c’est 2700 mégawatts thermique et sur le réseau c’est 900 mégawatts, donc c’est 33%.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
… et là sur un réseau de chaleur on est aux alentours de 40%, c’est à peu près le même type de rendement à quelque chose près. Les nouveaux réseaux on est plus proches de 50% de valorisation que de 40 comme on l’était auparavant, mais là c’est extrêmement technique et c’est compliqué d’aller plus loin à ce stade sur ce que serait le potentiel réseau de chaleur en tout cas c’est une piste de valorisation de l’énergie.
Question dans la salle :
On ne parle pas de coût encore et les habitants commencent à trouver que le paiement des taxes est très important. Pour situer en communauté de communes CTVV pour deux personnes on paye 320 euros à l’année. Je suis allé sur la proposition de Touraine Propre visiter l’installation de LASSE, c’est un seul incinérateur aujourd’hui de 115 000 tonnes. Pourquoi en Indre-et-Loire, on veut en faire 2. En faire un seul, c’est diviser les coûts d’installation par deux, diviser les coûts de maintenance par deux, diviser les coûts de fonctionnement par deux. Et plutôt sur le centre de l’Indre-et-Loire sachant que si c’est en pleine campagne, on ne peut pas faire de réseaux de chaleur, mais à Lasse, ils ont trouvé des solutions pour exploiter l’énergie.
Enfin, si les réseaux de chaleur se faisaient sur Chinon, qui les finance et qui les exploite ?
Réponse de Monsieur Cohen, Président de Touraine Propre :
On a d’abord pensé à deux UVE parce qu’il y a une logique de proximité : essayer de transporter un peu moins loin en répartissant le territoire, en le coupant en deux. C’est une première raison mais qui n’est pas la seule. La deuxième c’est qu’on a essayé de dimensionner aussi en fonction des besoins : 60 000 tonnes sur la métropole c’est exactement la quantité de chaleur qui est absorbable par un nouveau réseau de chaleur qu’on souhaite mener sur le nord de l’agglomération de Tours. Si on fait plus que 60 000 tonnes finalement on va perdre une partie de cette chaleur, donc en découpant en deux on peut valoriser la chaleur sur l’agglomération de Tours et 40 000 tonnes sur Chinon. Donc voilà il y a cette raison-là. Quand vous avez parlé de LASSE je vous rappelle, quand même que Lasse construit une deuxième ligne mais pour que la deuxième ligne passe d’un point de vue performance ils sont obligés d’avoir des hectares de serres à côté qui valorisent, qui utilisent cette chaleur. Aujourd’hui ils ont 4 hectares, ils vont devoir passer à 10 ou 12 hectares. Donc voilà après il faut accepter de construire 10 ou 12 hectares, à proximité immédiate de l’unité de valorisation énergétique, ce qui est une autre façon de valoriser. C’est possible je suis d’accord mais aujourd’hui ce n’est pas notre projet et on n’a pas forcément ces 10 à 12 hectares à proximité immédiate de la parcelle.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Et puis il y a eu un large débat dans le cadre du schéma départemental de traitement des ordures ménagères sous l’égide de Monsieur le préfet qui a réuni l’ensemble des territoires et de leurs représentants élus pour trouver des solutions, essayer de construire un modèle adapté. Parce que ça fait quand même quasiment 30 ans que tout le monde se regarde et essaie de renvoyer la patate chaude chez le voisin parce que c’est quand même plus confortable d’envoyer « sa merde chez l’autre », plutôt que de travailler à la réduire ou à changer son comportement. Donc le mérite de ce travail qui a duré un an, c’était à la fois de regarder objectivement quels étaient les enjeux, nos capacités, nos volontés à réduire et on passe de l’objectif initial de 160 000 tonnes à 138 000 et ensuite l’objectif c’est d’aller à 100 000. Ce qu’on est en train de vous dire, c’est qu’on est déjà une courbe de réduction qui est extrêmement drastique et lorsque la question a été posée avec ces enjeux, avec ces objectifs chiffrés, et bien le consensus politique qui a émergé c’était de trouver cette répartition territoriale entre la partie métropolitaine et la partie du sud Touraine. Cela fait l’objet d’un long débat qui a permis à la fois d’asseoir le schéma départemental et donc de faire évoluer le SRADET (le schéma régional) dans cette optique.
Aujourd’hui, on est en pleine phase de concertation et si demain des options nouvelles arrivaient dans le modèle pour pouvoir aller vers une seule unité, concentrée un endroit je ne sais pas où, mais en tout cas à définir, il faudra comme le disait Martin regarder l’ensemble de ces enjeux notamment sur le volet valorisation et la façon qu’on est capable de pouvoir le construire. Donc moi je comprends votre question et elle est légitime, on se l’est posée exactement de la même façon, ça veut dire ensuite qu’est-ce qu’on a comme solutions pour valoriser au mieux, localement, l’énergie produite par ces installations. La réflexion aujourd’hui n’est pas gravée dans le marbre ni arrêtée, c’est une des options possibles et avec cette coordination de l’utilisation de l’énergie produite dans le périmètre de proximité.
Réaction du participant :
Juste une réaction : vous ne répondez pas au coût qui sont multipliés par deux ?
Réponse de Monsieur Dupont :
2 unités, ce n’est pas multiplier par 2 les coûts : ce n’est pas parce qu’on fait 2 unités, une de 40 000 Tonnes et une de 60 000 tonnes, qu’une de 100 000 coûterait moitié moins que l’addition des deux.
Réaction du participant :
Le fonctionnement c’est double personnel, double direction…
Réponse de Monsieur Dupont :
Je vous rappelle que pour les camions qui viennent de Loches ou de Richelieu, aller à Chinon ou aller au Nord de Tours, ce n’’est pas la même chose.
Réaction du participant :
Je parle de centrer sur l’Indre-et-Loire.
Réponse de Monsieur Dupont :
Vous parlez de centrer, mais le consensus ce n’est pas d’imposer aux gens une unité de valorisation de cette façon, comme on veut. Donc du coup quand on commence à dire que l’idéal serait là, c’est dans un monde parfait en théorie ça marche bien, mais en théorie parce que tout est parfait.
Réaction du participant :
Oui mais vous avez déjà décidé.
Réponse de Monsieur Dupont :
Non moi je n’en ai rien décidé du tout : on fait les propositions et c’est mieux que de taper en touche et de voir la TGAP passer de 18 euros de la tonne à 65 euros de la tonne et c’est les citoyens qui payent. Le coup c’est le traitement et la valorisation, si vous arrivez à bien valoriser vous diminuez d’autant le coup de traitement. On essaie d’abord d’optimiser le fonctionnement et ensuite d’en faire à des coûts le moins cher possible, c’est pour ça que la valorisation demain elle est extrêmement importante plus
Plus on va valoriser moins ça coûtera cher : c’est une équation qui est difficile il y a chaleur et énergie, il y a les deux électricité et vapeur, c’est les deux pieds sur lequel repose le modèle. Mais on est encore dans une phase embryonnaire où c’est difficile de conforter un modèle économique tant qu’on l’a pas mis à plat avec des vrais enjeux. Pour l’instant je suis comme vous, je n’ai pas la certitude sur l’ensemble de la chaîne de valorisation. Le coût, il est déjà très cher, alors si on fait rien ça ne s’arrangera pas.
Question dans la salle :
J’habite Chinon et je me pose la question vraiment sur ce genre de réunion parce que on nous dit qu’on va nous informer, vous avez le droit de poser vos questions et qu’est-ce qu’on nous dit ? On va faire un incinérateur, peut-être deux, alors qu’il y a beaucoup de gens dans la salle qui sont opposés à l’incinération. Alors que si on supprime le plastique, vous n’avez plus de problèmes de déchets ! Ensuite sur l’incinérateur vous nous dites « on est dans les normes » mais qu’est-ce qu’on recherche exactement comme polluant ? Quand le monsieur de FO nous dit on reçoit des cendres sur la figure, il y a des très mauvaises odeurs, les odeurs c’est une molécule chimique ! Je voudrais savoir qui fait ces analyses ? A la centrale nucléaire il y a des analyses qui sont faites par l’état par EDF eux-mêmes mais il y a aussi des analyses qui sont faites par un laboratoire indépendant. Donc j’aimerais savoir si les analyses sont faites par des laboratoires indépendants et ce qu’on recherche exactement. Vous savez, quand on recherche quelque chose on le trouve, si on ne le recherche pas on ne le trouve pas.
Réponse de Martin Cohen, Président de Touraine Propre :
En fait sur des nouvelles unités, aujourd’hui l’Etat ne nous permet pas de construire autre chose qu’une UVE, la seule alternative c’est de réduire les déchets au maximum. C’est bien notre objectif, après atteindre 100% de réduction, on va pas y arriver tout de suite tout de suite, et l’enjeu finalement vous l’avez compris c’est le bon dimensionnement. C’est un casse-tête pour nous aussi de savoir quel est le bon dimensionnement à horizon 2030 en ayant en tête en plus que ça va se poursuivre. La question on se la pose, vous la posez, c’est aussi le but de cette concertation c’est de se dire où est le bon dosage, quel est le niveau de réduction qu’on arrivera à faire dans le temps ? L’état ne permet que ça, ce que j’évoquais les tris mécano-biologiques aujourd’hui ne sont plus permis et créer une nouvelle capacité d’enfouissement c’est pas la peine. Donc on n’a pas vraiment le choix, là où on a le choix c’est uniquement sur le dimensionnement final.
Réaction du participant :
Ce que je voulais dire, c’est que ça fait 40 ans sinon plus qu’on nous dit il n’y a pas d’autres solutions que l’incinération, et à chaque fois on nous dit on va augmenter la capacité des incinérateurs. C’était exactement le discours de monsieur Duvergne il y a 40 ans donc ça veut dire que non finalement on va continuer cette incinération il n’y a pas d’autre moyen et à chaque fois c’est la même chose.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
On sait bien que le déchet le plus facile à traiter c’est celui qu’on produit pas, je pense qu’on est à peu près tous convaincus de cette réalité. Après vous évoquiez monsieur Gardel que dans votre poubelle il ne reste plus que du plastique, qu’ il faut les supprimer, et bien si ça dépendait des acteurs qui sont là je peux vous dire qu’il y a longtemps que ça serait un réglé. Il y a un problème de réglementation, et pour la faire appliquer, ce sont nos parlementaires qui peuvent interpeller. Parce que le problème de la réduction des matières plastiques il y a les lobbies qui de production du plastique qui font en sorte qu’on maintienne ce type d’emballage. Au quotidien par exemple on a plaidé pour le retour des emballages en bois pour les fruits et légumes, on va le faire au travers de la filière notamment avec des producteurs locaux pour retrouver des emballages qui sont vertueux, recyclables, durables et qui nous permettent d’avoir parfois du réemploi. Je peux vous dire qu’on rame, on se rend compte que s’il n’y a pas de directives et d’impositions qui sont faites aux filières agroalimentaires pour aller dans ces directions, on aura énormément de mal à trouver les solutions et c’est à nous qu’on demandera de trouver des solutions finales. Quand on parle de la taxe pollueur payeur, les taxes sont très faibles.
Réaction du participant :
Au niveau du marché de Chinon, vous avez des vendeurs avec leurs sacs plastiques dérivés du pétrole, pas du maïs, c’est-à-dire non recyclable, non compostable. Et vous, vous pouvez en tant que maire de la commune dire aux gens qui vendent qu’ils n’ont plus le droit de les utiliser.
Réponse de Monsieur Dupont :
En fin de compte, la solution des déchets départementaux, c’est moi qui la détiens. Je viens de l’apprendre, je suis responsable de tout, c’est bien. Mais, monsieur Gardel, si déjà les sacs plastiques sont interdits, ils ne devraient plus être commercialisés. Vous voyez, c’est un principe tout bête. Et si le législateur, celui qui donne la réglementation, la faisait appliquer, on ne serait pas dans la mouise dans laquelle nous sommes.
Relance question : Il y avait un dernier aspect à la question qui était par rapport aux normes et aux contrôles sur l’incinérateur. Qu’est-ce qu’on recherche comme polluant et est-ce que les analyses sont faites par des laboratoires indépendants ?
Réponse de Monsieur Dechaine, Directeur général des services du SMICTOM du Chinonais :
Je vous le confirme, c’est bien des laboratoires indépendants qui font les analyses, ils sont également accrédités pour, et chaque analyse est transmise à la DREAL. Effectivement, de ce côté-là, il n’y a pas de difficulté. Et ensuite, pour les substances recherchées, vous allez avoir du chlore, du souffre, du fluor, du mercure, des métaux lourds, du chlorure d’hydrogène, des poussières, du dioxyde de souffre, du monoxyde de carbone, des dioxynes. La liste est longue, on pourra vous la mettre en ligne sur le site de la concertation*. C’est ce que je vous propose ce soir, ce sera peut-être plus simple que de d’énoncer une liste exhaustive, exactement, si ça vous convient.
Remarque dans la salle :
Moi je voulais revenir sur les incinérateurs la TGAP en fait on ne peut pas dire qu’un incinérateur ne soit pas polluant même les incinérateurs de dernière génération sont ceux qui ont les meilleures techniques disponibles car ils sont tous soumis à la TGAP à la taxe générale sur les activités polluantes; donc ça va de soi que c’est polluant.
Pour les molécules qui sont recherchées, une vingtaine de molécules sont recherchées dont les dioxines il faut savoir que les dioxines bromées ne sont pas recherchées et elles sont de plus en plus présentes. Il y a l’effet cocktail aussi qui n’est pas analysé on ne peut pas le savoir pour l’instant on n’a pas les moyens de le savoir. D’autre part il y a aussi les bifaces, les polluants éternels, que l’on retrouve aussi à la sortie des incinérateurs et le problème c’est que ces polluants on ne peut pas les analyser. Actuellement il y a un seul laboratoire américain qui est capable de les analyser. Donc, il y a de quoi être inquiet je pense et je reviens vers les propos d’Alexandre : on doit demander un principe de précaution on ne peut pas continuer à avoir un incinérateur qui a de plus en plus de polluants dangereux pour notre santé et pour lesquels nous ne savons pas encore les conséquences, c’est trop tôt pour le savoir, voilà c’était donc juste une remarque.
Question dans la salle :
Et enfin, dans la dernière remarque qui a été faite, il y a probablement une question par rapport à des nouveaux polluants qui ne sont pas contrôlés aujourd’hui. Est-ce qu’on a une visibilité sur un éventuel contrôle qui se profilerait ?
Réponse de Monsieur Dechaine, Directeur général des services du SMICTOM du Chinonais :
Alors non, là, en toute humilité, j’ai effectivement pas la réponse à votre question, je vais aller chercher des informations et comme la liste des éléments contrôlés, je vous propose de faire une réponse sur le site de la concertation.
Réponse de Monsieur Cohen, Président de Touraine Propre :
Sur les PFAS, il y a une expérimentation en cours pour aller analyser ces PFAS dans les unités de valorisation énergétique existantes, notamment l’unité de Lasse est candidate pour pouvoir tester ça. Et donc, on a la chance, si on construit quelque chose, c’est pas avant 6 à 8 ans, vous l’avez compris, donc on aura ces retours d’expérience-là et l’objectif que ça soit sur un site métropolitain ou un site sur le Chinonais, c’est vraiment d’appliquer les meilleures techniques disponibles, elles seront encore meilleures d’ici là. Donc je pense que d’ici là, sur les PFAS, on aura les moyens d’aller les analyser et bien sûr qu’on le fera, l’objectif, c’est qu’on soit le plus fin possible et qu’on analyse tout ce qui peut être analysé.
Réaction dans la salle :
Je reviens à ma remarque. L’effet cocktail des polluants, vous ne pourrez pas l’analyser. Donc quelque part, il y a une zone sombre et je redemande le principe de précaution pour la construction de l’incinérateur à proximité d’un hôpital, d’une maison de retraite, d’une maternité, etc. de lotissement. Ça représente pas mal de personnes qui sont exposées au quotidien.
Complément de Monsieur Navard, Responsable concertation et communication chez Touraine Propre :
Pour compléter ce qui a été dit, vous avez également une partie de votre question qui portait sur la TGAP. C’est important d’expliquer aussi quelles sont les objectifs de cette TGAP, taxe générale pour les activités polluantes. La TGAP ne porte pas sur toute la liste de polluants qui a été exposée par Anthony Dechaine avant. La TGAP, ce sont pour les installations qui émettent des gaz à effet de serre, c’est-à-dire qu’un incinérateur émet du CO2, on le sait. Les centres d’enfouissement émettent du méthane qui a un gaz au pouvoir réchauffant encore 28 fois supérieur au CO2. C’est pour ça aussi que la TGAP est plus importante, on l’a vu sur le graphique tout à l’heure, pour les centres d’enfouissement que pour les incinérateurs. Il faut bien comprendre que quand on parle de pollution, il y a différentes sortes de pollution. Il y a la pollution qui participe au réchauffement climatique, dès qu’on traite des déchets, il y a forcément un impact sur le CO2 et le méthane et ce qui est envoyé dans l’atmosphère. Et les polluants qui ont été cités précédemment, qui peuvent être des métaux lourds et autres, mais la TGAP porte vraiment sur cette première partie, pas la deuxième.
Question dans la salle :
J’entends bien tout ce que vous avez dit, mais vous ne me rassurez pas sur l’innocuité de ce système qui l’implique de multiples réactions chimiques qui ne sont pas toutes mesurées. Et je ferai un parallèle avec l’eau. L’eau, depuis très longtemps, sa qualité se dégrade et on nous a toujours dit, pas de problème, on fait toutes les analyses, sauf que les normes, on les remonte à chaque fois. Les nitrates, quand ça dépasse, on remontait. Et bien moi je fais le même parallèle parce que j’habite dans une commune qui aujourd’hui, a de l’atrazine, en quantité qui dépasse les normes, on a un cocktail de pesticides et on le voit au quotidien et il y a des dérogations qui sont accordées pour qu’on puisse continuer à boire. Donc pour moi, l’incinérateur m’évoque les mêmes risques. Enfin et en plus, moi ce qui me met un peu en colère, c’est que ça fait au moins 10-15 ans que je trie mes poubelles, que je achète tout en vrac, que je fais des efforts considérables parce que je suis très motivée et je me dis mais quelle perte de temps. Parce que voilà, aujourd’hui la solution que vous nous proposez, ça me met en colère.
Réponse de Monsieur Cohen, Président de Touraine Propre :
Ce qu’on vous propose, c’est d’abord de faire le tri, d’aller acheter en vrac et le problème c’est qu’il n’y a pas suffisamment de gens qui le font. C’est bien l’objectif du programme de prévention, faire comprendre les enjeux de la prévention et de la réduction. Après, moi la question que je me pose, vous êtes convaincue, je le suis aussi, je fais la même chose que vous. La question c’est combien on est aujourd’hui, je n’en sais rien et comment on arrivera à convaincre la totalité de la population.
Réaction de la participante :
Je pense que les jeunes qui arrivent vont être convaincus et ils ne sont certainement pas fiers de ce qu’on leur laisse.
Question dans la salle :
Je suis interloqué par tout ce qui se passe là parce si sur la première partie, j’avais un peu d’espoir, sur cette deuxième partie en fait on est venus juste pour vous valider l’incinérateur, c’est ça. Et moi ce qui m’inquiète c’est que vous avez super bien chiffré les déchets, mais pas la valorisation des déchets. Je connais les chiffres parce que je l’ai travaillé dessus. Est-ce que vous pourriez dire à nos élus combien ça pourrait leur faire économiser sur l’installation de l’UVE ?M. le maire, vous disiez tout à l’heure que vous êtes pas responsables, vous savez, il y a des communes responsables qui mettent en place des cellules où on récupère le verre, on refait les consignes, il y a des machines qui existent, c’est des volontés politiques tout ça. Il y a tout plein de choses qui peuvent être mises en place sur des domaines publiques et qui réduiraient considérablement les déchets à traiter. Ça marche, je peux vous citer, plein d’endroits ça fonctionne. Mais du coup-là vous vous moquez des gens qui vous disent on recycle et tout ça et nous on vous parle de réduction des déchets. Et sur vos schémas, vous n’en tenez pas compte. Parce que, en fait il n’y a pas de solution, vous n’apportez pas de solution à ça. Moi quand je fais des demandes au niveau des pouvoirs politiques en fait quand on fait des demandes pour des ressourceries ou des lieux, c’est des refus, c’est compliqué, c’est la croix et la bannière et franchement est-ce qu’il y a une réelle volonté en fait de faire une valorisation ? Alors oui la déchetterie va y avoir un lieu mais c’est trop peu. Regardez sur nos départements voisins les actions, les réseaux sur les déchets. Vous avez cité combien de recycleries sur tout l’Indre-et-Loire, 3 ou 4 ? Celles qui vont au bout d’un projet, il y en a combien ?
Réponse de Monsieur Chaussard, Responsable concertation et prévention chez Touraine Propre :
Il y en a moins de 10, c’est sûr.
Réaction de la participante :
Voilà, enfin, imaginez quand même. Donc tout se porte autour d’une déchetterie. Voilà, il y a un souci. L’idée c’est que ça n’arrive pas à la déchetterie, il n’y a pas de politique là-dessus.
Réponse de Monsieur Dupont, Président de la communauté de communes Chinon, Vienne et Loire :
Le projet de matériauthèque, de deuxième vie des matériaux et des objets au niveau de la déchetterie c’est une partie des réponses qui sont apportées sur ce lieu-là. C’est une approche qui va évidemment dans cette direction avec beaucoup plus de valorisation. Quant à la difficulté de trouver un local, si j’avais des bâtiments libres, vides, disponibles pour mener des projets bien sûr qu’on en accompagnerait. Mais aujourd’hui, je suis désolé, on n’a pas de bâtiment inoccupé qui pourrait demain permettre de le faire.
Après si vous avez une approche avec un projet porté, structuré , on est prêt à coopérer avec toutes les initiatives locales. On est par exemple en partenariat avec des gens qui recyclent au quotidien, les compagnons d’Emmaüs sur le territoire. On est partenaires avec eux, on a passé des conventions pour aller au bout de la démarche de revalorisation et tout ça on le fait avec beaucoup de volontarisme. Donc si c’était aussi simple que ça, je pense que il y a longtemps qu’on aurait trouvé les solutions. On voit bien que c’est un sujet extrêmement complexe et donc je trouve les raccourcis un peu trop simples de dire en gros c’est quand même pas extrêmement compliqué je porte un projet, pourquoi il n’est pas soutenu et pourquoi on ne donne pas un bâtiment ?
Réaction de la participante :
Dans le Maine-et-Loire, les ressourceries sont à côté des déchetteries. En fait vous faites un nouveau projet, mais il est limité, c’est dommage de ne pas aller plus loin, et en plus cela rapporte de l’argent, cela faire des économies à cette déchetterie. Vous n’allez pas assez loin dans le projet. Mais on a l’incinérateur, ça va tout résoudre !
Réponse de Monsieur Massard, Président du SMICTOM du Chinonais :
Il va y avoir des ressourceries dans les nouvelles déchetteries et des zones de réemploi. C’est du bon sens, on ne va pas créer des nouvelles déchetteries qui vont nous coûter près de 2 millions, sans profiter de cette opportunité. On ne peut pas le faire dans celle actuellement parce qu’elles sont trop petites. Vous avez déjà des zones réemploi, mais les ressourceries, il faut des gens pour s’en occuper.
Réaction dans la salle :
C’est à la collectivité d’organiser, ce n’est pas aux particuliers. Ce n’est pas aux particuliers de faire ça, c’est aux associations. Moi, on m’a répondu ça une fois, c’est aux associations.
Réponse de Monsieur Dechaine, Directeur général des services du SMICTOM du Chinonais :
On est aussi en train de réfléchir activement à la mise en place d’un réseau de valoristes à travers un partenariat avec les associations locales. Monsieur Dupont parlait d’Emmaüs, avec qui j’ai pris contact. On va générer une synergie inter-associative pour mettre en place ce réseau de valoristes in situ sur les déchetteries.
Question dans la salle :
Je sais qu’il y a un grand bâtiment dans la zone industrielle qui était l’ancien centre de tri. Vous allez me dire qu’il va servir à quelque chose. Il y a des espaces immenses et pour l’instant, à priori, il n’y a rien dedans. Mais je pense qu’on va avoir la réponse. En ce qui concerne les déchetteries, je suis scandalisé à chaque fois que j’y vais. Quand je regarde la benne tout venant et la benne à ferrailles. Dans la benne à ferrailles, des fois, on trouve des vélos entiers, c’est scandaleux. Parce qu’il y a quand même pas mal de personnes qui voudraient bien avoir un vélo. Et puis ensuite, dans la benne tout venant, vous avez du papier. Il y a même des gens qui jettent des livres, c’est scandaleux ça aussi. Le problème, il est là, c’est que les gens qui travaillent à la déchetterie ne sont là que pour vérifier votre petite carte. Ils sont dépassés parce que des fois il y a 10 à 20 voitures et les gens jettent n’importe quoi dans ces deux bennes-là. Et ensuite, pour ce qui concerne le bois, jusqu’à présent, à moins que les choses aient changé, mais ça m’étonnerait, dans la benne à bois, on ne peut pas jeter tout le bois. On peut jeter une certaine catégorie de bois. Et à chaque fois que je vais voir les personnes qui travaillent au SMICTOM, on me dit, on travaille sur la question. Ça fait 10 ans qu’on travaille sur la question.
Réponse de Monsieur Dechaine, Directeur général des services du SMICTOM du Chinonais :
Sur le vélo et la ferraille, effectivement, ça va être le principe de la zone de réemploi. La personne mettra son vélo dans la zone de réemploi pour être utilisé par un autre usager. Je vais aussi vous parler des REP, et notamment de la REP Jouets. Les REP c’est la Responsabilité Elargie du Producteur. Effectivement, la construction des nouvelles déchetteries va nous permettre de mettre en place un tri plus efficace à la source via les la mise en place des REP. Donc l’usager aura deux possibilités, soit poser son vélo au niveau du contenant de la REP, soit poser son vélo dans la zone de réemploi, mais en tout cas, il n’ira plus dans la benne ferraille. Pour le livre, même principe, pour le coup, zone de réemploi.
Question dans la salle :
Et l’autre question corollaire, c’est quand même la formation des personnes, qui travaillent dans cette déchetterie, et leur possibilité d’intervenir un peu plus sur ce que les gens veulent jeter. Parce que quand il y a des cartons qui sont jetés dans la benne tout venant, si vous ouvrez le carton, vous avez plein de choses qui peuvent aller ailleurs que dans le jaune tout venant. Cette benne, c’est vraiment la benne, je m’en débarrasse, je ne sais pas ce qu’il y a dedans, je ne veux même pas le savoir. Donc les personnes qui travaillent là, il faudrait qu’elles soient un peu plus formées et qu’elles soient aussi plus nombreuses. Et puis vous avez parlé de personnes pour travailler dans les recycleries. Il y a plein de gens qui sont sans emploi actuellement…
Réponse de Monsieur Dechaine :
Sur les nouveaux sites qui seront plus grands, il y aura plus de personnels effectivement. Et la configuration de ces sites permettra d’effectuer un tri plus efficace. C’est ce que je vous disais en préambule.
Le replay de la réunion
Retrouvez ci-dessous et sur la chaine YouTube de Touraine Propre, le replay de cette réunion publique.