Contribution Individuelle

Réf. 0026

voir page 86 du dossier

24 juin 2024

Pour les personnes qui n’auraient pas le temps de lire le volumineux dossier, qui ne rappelle que des données périmées de 2021 et 2022 sans tenir compte de la nouvelle méthode de tri de tous (tous) les déchets d’emballages mise en place depuis janvier 2024, il suffit de se reporter aux commentaires pour un projet à un seul incinérateur, page 85 du dossier de concertation pour comprendre l’erreur économique de l’incinération. Bien mis en évidence dans un encart en couleur : « Par ailleurs, une réduction départementale ambitieuse des déchets nécessiterait une adaptation à moyen terme du modèle économique de l’installation. »
En termes plus clairs, le « modèle économique » n’est pas viable. Sans déchets « l’installation » ne peut pas fonctionner normalement et devient coûteuse, il faut chercher des déchets ailleurs ou en fabriquer en détruisant des forêts.
Pour un projet à deux incinérateurs, page 83, c’est le même commentaire. Et bien non ! Ce serait deux fois pire.
Malgré cet aveu étonnant, nos décideurs s’obstinent, à grand renfort de lobbying et de bourrage de crâne, pour tenter de nous faire croire qu’ils sont les seuls à détenir la vérité. Sans que l’on sache vraiment pourquoi ils veulent compromettre notre avenir financier et sanitaire. Pour rappel l’incinération produit des mâchefers et suies, résidus toxiques dont on ne sait pas très bien quoi faire.
Décidément, nous apprenons beaucoup plus de choses par la presse qu’en assistant aux différentes et nombreuses réunions auxquelles nous sommes conviés.
Dès la première réunion de concertation, Monsieur Benoît Pierre, alors Président de Touraine Propre, qualifiait les déchets « d’énergie verte ». De là à les qualifier « d’énergie renouvelable », il n’y a qu’un pas que Monsieur Martin Cohen, devenu Président de Touraine Propre et chargé du dossier à Tours Métropole pourrait franchir pour consommer les CSR (Combustible Solide de Récupération) qui vont sortir du centre de tri de Parçay Meslay.
Il y a déjà un incinérateur juste à côté du Centre Hospitalier du Chinonais, il ne reste plus qu’à faire la même chose à côté du CHRU Trousseau en le rebaptisant chaudière.
Nous apprenons même que de « premières offres ont été déposées en mai ». C’est donc qu’il y a eu un appel d’offre avec un cahier des charges dont il n’a pas été question dans les réunions. Ce manque d’information fait douter de la sincérité lorsque la transparence est évoquée, et de la concertation avec la participation des garants de la Commission Nationale du Débat Public. Faut-il encore rappeler que brûler des déchets, même sous forme de CSR, génèrent des cendres toxiques, que l’on cache un peu sous les routes, mais surtout des suies qui sont envoyées à grands frais pour combler des mines de sel en Allemagne ? Plutôt que s’obstiner à vouloir incinérer les déchets, il serait plus sage et plus responsable de développer des moyens pour les limiter et les trier.

Cordialement
Le Président de l’ASPIE
Jean-Claude Renoux

ASPIE
Association pour la Santé, la Protection et l’Information sur l’Environnement.
Siège social Indre&Loire :
24, rue de la Hurtauderie 37140 CHOUZE sur LOIRE
Tél. 06 19 19 83 98
Mel : asso.aspie@gmail.com
Association loi 1901,
Pour la protection de la nature, de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie.

Cet article a 2 commentaires

  1. Syndicat - Administrateur

    Merci pour cette seconde contribution, vous trouverez ci-dessous les réponses de Touraine Propre et Tours Métropole Val de Loire, maîtres d’ouvrage de cette concertation.

    Touraine Propre:
    Comme vous l’indiquez, cet encart de la page 85 du dossier de concertation concernant la variante « Autonomie à 1 UVE » indique également que cette variante n’est pas privilégiée par le maître d’ouvrage. Elle présente, comme la variante « Autonomie à 2 UVE » de la page 83 (qui n’est pas non plus privilégiée par le maître d’ouvrage), les risques que représenteraient justement le surdimensionnement d’une ou de deux UVE.
    La variante actuellement privilégiée par le maître d’ouvrage, et présentée dans les différents temps d’échanges prévus dans cette concertation, propose un dimensionnement plus faible des projets d’UVE, complété par une part d’exportation. Cette part d’exportation offre plus de flexibilité aux collectivités pour accompagner leurs politiques de prévention locales après 2030, et pourra diminuer à mesure que le gisement de déchets à réduire diminuera.

    Tours Métropole Val de Loire :
    Pour ce qui concerne votre seconde remarque, aucune consultation n’a été lancée et donc aucune offre n’a été déposée ces derniers mois par Tours Métropole Val de Loire. Toutes les informations concernant les projets de traitement de la Métropole sont tenues à disposition des deux garants de la CNDP qui encadrent cette concertation. Si une quelconque entrave avait lieu, la CNDP interviendrait et chaque citoyen aurait accès à ces informations.
    Enfin, en ce qui concerne la gestion des résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères (REFIOM), leur traitement et/ou leur valorisation est strictement encadré par la réglementation française et suivi par la DREAL.
    Selon une étude réalisée par AMORCE en 2022, la production de REFIOM est estimée à 30 kg par tonnes de déchets incinérés. En 2019, 66% des REFIOM étaient éliminés en France en Installation de Stockage de Déchets Dangereux. Les 33% restants étaient valorisés dans des mines de sels allemandes, c’est le cas du SMICTOM du Chinonais par exemple. (Source : https://amorce.asso.fr/publications/la-gestion-des-refiom-des-uiom-francaises-donnees-2019-dt123)

  2. Syndicat - Administrateur

    Vous trouverez ci-dessous un complément de réponse de Tours Métropole Val de Loire, maître d’ouvrage de cette concertation :

    Le projet de chaufferie prévue sur le site du CHU Trousseau dans le cadre du déploiement du réseau de chaleur urbain (RCU) Tours Sud brûlera essentiellement de la biomasse forestière (plaquettes), complété par du gaz naturel. Aucun déchet ni combustible solide de récupération (CSR) n’y sera valorisé, d’où qu’il provienne. Après vérification, une procédure de délégation de service public (DSP) est effectivement en cours pour ce projet, et aboutira ensuite à un contrat de concession.
    Ce projet de réseau de chaleur urbain est bien différent et bien distinct du projet d’unité de valorisation énergétique (UVE) qui est actuellement porté par la métropole de Tours dans le cadre de cette concertation. Il s’agit bien de deux dossiers différents.

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