Contribution Individuelle

Réf. 0091

L’incinération, pourquoi ?

Philippe

Gardelle -

14 juillet 2024

Depuis 1985, il est question, pour l’élimination des déchets, d’une solution miracle : l’incinération. Le discours n’a pas changé : le tri, d’accord, mais aussi voire surtout l’incinération. Pour faire accepter cette dernière, elle est parée de toutes les vertus : elle valorise les déchets, elle produit de la vapeur, de l’électricité, les déchets ultimes sont valorisés (eux aussi) dans des sites d’enfouissement ou pour la construction de routes …
C’est aller un peu vite car “on” oublie souvent que pour incinérer des déchets, il faut que ceux-ci ne soient pas … triés. En effet, si les déchets sont triés convenablement, c’est à dire totalement, il n’y a plus rien à brûler. Et le tri complet est possible, il suffit de le vouloir par l’incitation : faire payer les usagers au nombre de ramassages ou encore mieux au poids. Cette dernière solution n’est jamais évoquée et pourtant elle a fait ses preuves : moins on produit de déchets (dans les sacs gris), moins on paie, ce qui est vraiment incitatif.
On oublie aussi que si un incinérateur existe, il faut qu’il brûle des déchets : est-ce une rumeur, qui dit que des sacs jaunes (consacrés au tri) se retrouvent dans l’incinérateur ?
Et on laisse de coté le fait que les fumées sont toxiques. Certes, des filtres existent, mais ils ne sont pas efficaces à 100 % : la pollution est mesurée, des chiffres officiels sont là pour le prouver. Ils sont bas, respectent les normes ? La belle affaire ! Les chiffres s’ajoutent et les polluants s’accumulent au fil des années. On en retrouve la trace dans les sols, dans l’eau des ruisseaux … et l’eau potable. C’est le cas prés de l’incinérateur de St Benoît la Forêt, près de l’hôpital … sujet aux mauvaises odeurs et aux rejets de cendres.
Quant aux filtres, une fois qu’ils sont saturés, il faut aussi les éliminer … pardon, ils sont va-lo-ri-sés, en site de stockage. Et quand ceux-ci sont pleins, que fait-on ? On en trouve d’autres !
Revenons sur la production de vapeur : en réunion publique le 11 juillet à Chinon, il a été dit qu’elle sera (serait !) distribuée via un réseau de chaleur : comment croire à cet argument, quand on sait que pour cela, il faut la transporter. Quelle que soit la distance, il y aurait de la perte en ligne, tout comme pour l’électricité.
Tous ces arguments ne semblent pas malheureusement ébranler les certitudes des partisans de l’incinération … Les personnes ont changé depuis quarante ans, mais les mauvais arguments sont encore là.
Est-ce que c’est pour cela que les objectifs de tri sont si peu optimistes, à l’horizon 2030 ?
Que dire de cette consultation ? L’avis des opposants sera-t- il pris en compte, seront-ils entendus ? En réunion publique, l’impression était plutôt que si nous pouvions nous exprimer, c’était sans espoir de l’être, d’assister à une réunion à sens unique.
Et si Touraine Propre organisait un référendum ?

Cette publication a un commentaire

  1. Syndicat Touraine Propre

    Nous vous remercions pour votre contribution à la concertation “Cap 2030 : vers une Touraine propre”.

    L’ensemble de vos commentaires et suggestions va être étudié dans le cadre de la révision du programme départemental de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) et de la stratégie de traitement et de valorisation. Le bilan de cette concertation sera rendu public à la mi-octobre 2024.

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