Contribution Individuelle

Réf. 0013

La taxation incitative n’est pas une bonne solution

Crosnier

Régis -

30 mai 2024

La taxation incitative est souvent évoquée pour réduire les déchets. Pour moi, c’est une fausse “bonne solution”.
En effet, on ne réduit pas les déchets, mais les déchets collectés.
Que deviennent les déchets non collectés ?
On exclut les personnes malhonnêtes mettant leurs déchets dans la poubelle du voisin. À Tours, il est toujours possible des mettre dans les points d’apports volontaires.
Les déchets non collectés peuvent être jetés dans la nature, brûlés (facile si on a une cheminée ou un poêle), enterrés, etc.
Le bilan est alors d’avoir des déchets qui auraient pu être traités et qui ne le sont pas avec tous les risques que l’on fait courir à l’environnement.

Cet article a 4 commentaires

  1. Julie_participe

    Je trouve l’idée d’une taxation assez injuste socialement parlant : les personnes qui ont le temps de faire du zero déchet que je connais via les assos sont souvent des personnes relativement privilégiées de base. Ça me paraîtrait injuste que des gens qui par nécessité financière et de temps achètent dans des grandes surfaces se retrouvent à payer davantage que les personnes qui ont les moyens d’aller faire des marchés locaux etc

  2. Syndicat - Administrateur

    Merci pour votre contribution, vous trouverez ci-dessous la réponse de Touraine Propre, maître d’ouvrage de cette concertation.

    La mise en place d’une tarification incitative a fait ses preuves dans plusieurs territoires, notamment à l’Est de l’Indre-et-Loire avec les 2 communautés de communes du Castelrenaudais et Autour de Chenonceaux Bléré-Val de Cher, et ce depuis presque 20 ans. Ces deux territoires présentent ainsi des production annuelles d’environ 150 kg/hab/an en moyenne d’ordures ménagères, contre 200 kg/hab/an dans le reste du département. L’ADEME a d’ailleurs récemment publié une étude qui confirme l’impact positif de la mise en place d’une tarification incitative, qui s’accompagne d’une baisse moyenne de 30 % des ordures ménagères collectées et une baisse de 5 % des déchets ménagers assimilés (Source : “Impacts de la tarification incitative sur les incivilités en gestion des déchets”, janvier 2024, https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/6774-tarification-incitative-et-incivilites.html).

    Cependant, les élus des autres territoires du département ne sont pas favorables à la mise en place d’une tarification incitative à court terme. Une des ambitions de ce programme de prévention départemental proposé à la concertation est de créer un environnement favorable à la mise en place d’une tarification incitative à l’horizon 2030, notamment grâce à la création d’un réseau départemental de lutte contre les déchets sauvages, le déploiement de solutions de tri à la source des biodéchets, et à la mise en place d’une dynamique collective de réduction des déchets. Cela répond par ailleurs aux objectifs définis aux niveaux national et régional en termes de couverture de notre territoire par un système de tarification incitative.

  3. Marion

    Ayant expérimenté la tarification incitative il y peu dans une commune d’une autre région, je me permet de commenter cette contribution et les commentaires associés. Les propos démontrent selon moi une méconnaissance de ce système et donc des peurs non fondées.
    En effet, d’une part il ne s’agit pas de faire payer plus ce qui ne “font pas bien” mais plutôt de faire payer moins ceux “qui font bien”. Seul une partie de la taxe est variable pour permettre ce bonus. De plus, un nombre minimal de levées/volume de déchets comptés d’office.
    D’autres parts, il existe maintenant plusieurs études (de l’ademe) qui démontrent l’efficacité de la tarification incitative sur les quantités de déchets produites par les ménages (-30%). Il est aussi vrai, selon ces études, que cela s’accompagne parfois d’une augmentation des décharges sauvages. Cependant, les quantités dont il est questions sont négligeables rapportés aux bénéfices.
    Par ailleurs les personnes qui bruleraient ou enterraient leurs déchets seraient les premières contaminées par les pollutions générées sans parler des nuisances olfactives. De plus, cela est impossible en ville. Concernant les personnes mettent dans la poubelle du voisin, il est vrai que cela peut arriver mais il s’agit d’une démarche risquée en terme d’entente/dénonciation avec son voisin et très chronophage si l’on va mettre ses déchets dans une autre rue. De plus, il existe des bacs se fermant à clé, le puçage des bacs nécessitant de toute façon leur changement par la collectivité.
    Pour terminé sur le zéro déchets, et pour l’avoir expérimenté sachez que des actions basiques (sans en être intégriste donc) et permettant d’éviter les plus gros volumes de déchets sont tout à fait compatible avec le supermarché, une vie à 100 à l’heure(40h/semaine, déplacements, enfants) et a des coûts financiers acceptables et d’ailleurs contrebalancer par la réduction de la taxe. Cela demande surtout un changement d’habitudes et de l’anticipation/organisation/charge mentale.
    Exemples : De plus en plus de vrac en supermarché, achat en gros volume donc moins cher donc moins d’emballage, rapporter ses contenants/bocaux/sacs), réduction du nombre de produits de ménage et de soins/cosmétiques, composteurs fournis par les collectivités, …

Laisser un commentaire